D’herbe et de béton - Racing Club de Strasbourg Alsace
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11/12/2021

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D’herbe et de béton

Nous avons coché le week-end tout de suite, sans savoir encore que ce serait un dimanche, à la porte de la nuit. Nous étions au milieu de l’été, au début de la campagne, à l’heure des blés, et le calendrier disait Racing-Marseille, dernier match de l’année à la Meinau. Rien n’avait commencé encore, la saison était encore un grand mystère mais la date, déjà, annonçait une fournaise que l’hiver ne saurait combattre.

Nous ferions tout pour en être, nous faufiler parmi les 26.000 blottis dans une maison comble. Et sinon, tant pis, on trouverait bien deux ou trois potes et quelques bières pour vibrer devant la télé. Enfin quoi, un Racing-OM, ça ne se rate pas, jamais, de près ou de loin. Parce que c’est Marseille – qu’on aime ou qu’on n’aime pas – qui est un morceau immense du foot français et même sa légende, une statue avec la tête de Basile Boli.

En soi, c’est un tremblement annoncé, de toutes les manières, où que l’on habite au classement, qu’on lutte pour survivre comme c’est arrivé si souvent, qu’on bataille plus haut comme il survient soudain. On aborde Marseille avec une âme de corsaires, on s’en approche plein de respect avec l’envie folle de chahuter ce grand navire à l’histoire tumultueuse, de lui faire connaître ses humeurs de conquête.

Vous en savez autant que moi sur l’état des choses et ce qu’il en sera après le combat et la distribution des points. Alors à quoi bon insister quand, finalement, le seul fait de marcher vers ce formidable dimanche est déjà une victoire, la douce sensation d’un moment rare, tant attendu.

Le bonheur est déjà là, avant même la stridence du sifflet et les premiers roulements de la balle. Toute une région est derrière son Racing et son équipe, si joueuse, si bien ensemble, si prête à en découdre, installée dans son projet d’avancer, un pas après l’autre. Et ça l’emmènera on ne sait où, on sait juste l’approche humble d’un destin qui s’écrit sans forfanterie.

Alors, on y va pour savourer, pour pousser, pour aider si c’est difficile, pour faire de la Meinau l’endroit d’une aventure commune, faite d’herbe et de béton, d’hommes qui courent, des gens qui chantent et qui aimeraient tant se retrouver, à la fin, là-bas à l’ouest du stade, battant des bras pour une dernière danse. C’est un cadeau de Noël déjà, l’idée d’y penser, d’y croire, un dimanche où rien ne sera fermé sauf les guichets.

Cet article a été rédigé par :
Jean-Marc Butterlin

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.