Comme un ouragan - Racing Club de Strasbourg Alsace
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03/03/2021

Ce qui nous tombe dessus, ce milieu de semaine, évoque la chanson d’une princesse. Une manière de monstre tropical est en train de remonter du sud pour atteindre nos régions à la nuit tombée. Il s’appelle Monaco et balaie tout sur son passage depuis plus de deux mois. Comme un ouragan.

Il s’apprête à s’engouffrer dans les travées vides de la Meinau, poussé par une force gigantesque qui ne laisse que des victimes, ou presque, sur sa route dévastatrice. Le bilan est lourd : 10 victoires et 2 matches nuls dans les 12 derniers matches de Ligue 1. En 2021, il n’y a rien ni personne qui souffle plus fort que ce Monaco-là, qui reste sur 6 déplacements ayant valu autant de succès. Le dernier n’est pas le moindre. Comme les autres, le PSG a subi la tempête et n’a pu que constater les dégâts (0-2).

On parle bien d’une équipe qui marche sur l’eau et sur tout le monde. La menace vient d’un candidat affirmé à une place en Ligue des Champions, et peut-être plus si les vents ne faiblissent pas. Les murs devraient trembler. Disons-le : préserver un petit quelque chose après le passage de l’ouragan serait déjà une prouesse.

Une prouesse que le Racing a pourtant bien failli réussir à Lille, dimanche, chez l’actuel patron du Championnat. Rapportant un point qu’on imaginait à peine possible avant le match et qui a fini par laisser un goût d’amertume. Les hommes de Thierry Laurey sont passés tout près d’un pur exploit. Il a manqué peu, quelques minutes, un soupçon de réalisme, pour s’offrir le juste salaire du labeur.

Mais, avec le recul, on prend quand même car tous les points comptent. Le Racing a atteint la barre des 30 unités un jour où on ne s’y attendait pas vraiment. Dans sa lutte pour le maintien, il a fait un gros match, tactiquement, physiquement, collectivement, allant au bout de lui-même et de ses idées.

A Pierre-Mauroy, la bande à « Mitro » a sans doute laissé un peu de gomme et puisé dans son capital énergie. Et voilà qu’on lui demande tout simplement la même chose, trois jours plus tard, peut-être plus encore devant la consistance de la menace.

Ce sera peut-être la donnée essentielle d’une nuit qui réclamera de la force et de la résistance. Pour l’envie, on ne s’inquiète pas. Ce Racing-Monaco promet un emballage princier, une lutte des classes où s’affrontent la fureur de vivre et l’ivresse des cimes.

Mais la Meinau a déjà connu ça, les ouragans qui s’approchent, écrasants de mauvais présage. Le Racing, alors, est parfois resté debout et beaucoup plus que ça, faisant tomber les vents et les prophéties. Il y a toujours un moment, un endroit où meurent les tempêtes.

 

Cet article a été rédigé par :
Jean-Marc Butterlin

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.