Bouafia : « Le Racing est une institution » - Racing Club de Strasbourg Alsace
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03/04/2013

Bouafia : « Le Racing est une institution »

Né à Mulhouse, il a joué au FCM et au Racing. Désormais installé dans les Cotes d’Armor, Ali Bouafia, 49 ans, n’en suit pas moins de très près l’actualité sportive alsacienne. Il livre ici ses impressions sur un derby qui passionne la région. Si son cœur est partagé entre les deux clubs, « Mouche » Bouafia estime pourtant que « le phénomène Racing est unique en Alsace, qu’il est difficile de comparer Strasbourg et Mulhouse au niveau de l’engouement populaire ».

– Ali, que représente d’abord pour toi le FC Mulhouse, club où tu es devenu professionnel en 1984 ?
– Énormément de choses bien sûr. Mulhouse, c’est ma ville, le FCM est le club où j’ai passé ma jeunesse, où j’ai signé mon premier contrat professionnel. Ce sont des éléments qui te marquent pour toujours. Bizarrement, je ne faisais pas partie des premiers choix dans les équipes de jeunes à cause de mon physique un peu frêle. C’est Georges Prost, responsable du Centre de Formation, qui a cru en moi le premier et qui m’a lancé en CFA. Ensuite, les choses se sont accélérées. J’ai fait une première apparition avec Gérard Banide mais c’est lorsque Raymond Domenech est arrivé que ma carrière a décollé. Avec lui, je suis devenu titulaire assez vite et je ne suis plus jamais sorti de l’équipe. Je lui dois beaucoup. Je l’ai retrouvé plus tard à Lyon (de 1988 à 1992) après une saison à Marseille. Il représente sept années de ma carrière au total. Je n’ai qu’un regret, c’est d’avoir échoué trois fois de suite aux barrages d’accession en Ligue 1. Mais ça reste une époque où le football mulhousien vivait de belles années.

– En 1992, tu signes au Racing. Quels souvenirs en gardes-tu ?
– Jacky Kientz, le président, et Max Hild voulaient déjà me faire venir un an plus tôt mais Domenech, à Lyon, s’y était opposé. Je suis donc arrivé libre de tout contrat. Pour moi, c’était important, le Racing est le club où tu as envie de jouer quand tu es alsacien. Je suis resté trois saisons qui ont été très riches. La première, avec Gilbert Gress, a été un pur plaisir. On jouait l’attaque à domicile comme à l’extérieur. Je me souviens d’un match que nous avons perdu à domicile contre le PSG de Ginola et Weah (0-4) et nous sommes sortis du terrain sous les ovations du public. Après, il y a eu Daniel Jeandupeux et Jacky Duguépéroux. Là aussi, un regret : la défaite en finale de la Coupe de France contre le PSG (0-1) en 1995.

– En tant que joueur, quel regard portais-tu sur les deux clubs ?
– C’est évidemment difficile de se prononcer là-dessus pour moi mais le Racing était et reste un phénomène unique en Alsace. Je dirais qu’à Mulhouse, les gens aiment le foot mais qu’il n’y a pas cette proximité, cette chaleur qui anime la Meinau. Par internet, je suis de très près les résultats alsaciens. Quand je vois qu’il y a 8000 spectateurs à Strasbourg en CFA et 300 à Mulhouse, tout est dit. La vérité, elle est là. J’ai lu quelque part qu’avec ses affluences, le Racing serait 7e en Ligue 2. Comme beaucoup de gens, je pense que Strasbourg n’a rien à faire à ce niveau et qu’à terme, sa place est dans l’élite du football français. En Alsace, le Racing est institution. 

– Pour qui battra ton cœur samedi ?
– Ça  c’est vraiment une question vache. Je suis bien sûr attaché aux deux clubs mais je me sens plus proche de Strasbourg où j’ai gardé des contacts, notamment avec Marc Keller. A Mulhouse, je n’ai plus de relations avec les dirigeants.

– Pour toi qui a connu les deux clubs au haut niveau, quels sont tes sentiments en voyant Strasbourg et Mulhouse batailler en CFA ?
– Quelque part, ça me chagrine beaucoup. En même temps, on sent qu’il se passe quelque chose peut-être. L’un des deux va peut-être monter en National pour rejoindre les SR Colmar. Ça bouge quand même.

 – Sur un plan personnel, que deviens-tu ?
– Ma dernière mission avait été de recruter dans le grand ouest de la France pour l’AS Monaco, du temps de Marc Keller. Je continue à suivre beaucoup de matches, j’attends de rebondir quelque part. J’habite Lantic, une petite ville de 3000 habitants en Guingamp et St-Brieuc.

– Pour finir, un pronostic…
– Je me lance : 1-0 pour le Racing.

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