Assumer - Racing Club de Strasbourg Alsace
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05/02/2019

Nous sortons d’un mois de janvier 2019 d’une douceur inattendue, qui s’est achevé par un bonheur total dans une Meinau en état de transe. Le Racing a tout renversé sur son passage sauf Paris en Coupe de France et c’est peu dire qu’on n’en fera pas une maladie. Le reste a été magique, dans la foulée d’une fin d’année 2018 déjà prometteuse.

En championnat, l’avancée a été considérable. En ramassant 12 points en 4 journées, un grand pas vers le maintien a été accompli. L’humilité, qui est notre compagne de toujours, nous retient encore de regarder ailleurs. On verra bien de quoi seront faites les semaines qui nous conduisent vers le printemps. Mais le Racing s’est offert le droit de les aborder avec plus de sérénité.

Janvier s’est aussi ouvert et refermé par deux tremblements qui ont rendu réelle la possibilité d’un Lille. Ecarter les portes du stade Pierre Mauroy et défier Guingamp en finale de la Coupe de la Ligue, le 30 mars, a exigé deux faits majeurs. Se qualifier à Lyon d’abord, où même les plus puissants peuvent se noyer comme on vient de le voir. Renverser Bordeaux ensuite. Renverser Bordeaux deux fois en cinq jours. Retourner, en quelques minutes, un match parti de travers.

Oui, janvier nous a laissés comme ça, un peu abasourdis, dans l’harmonie parfaite d’une équipe et de son public. Ce peuple fidèle et tonitruant dont les chants ont sonné la révolte à l’instant même où Bordeaux a mis le nez devant. Nous étions trop nombreux à pousser, sur le pré et autour, pour que s’estompe le dernier épisode de cet incroyable feuilleton.

Un nouveau challenge attend la bande de Thierry Laurey car, désormais, on ne la regarde plus tout à fait comme avant. L’irruption alsacienne dans le premier tiers du tableau et son billet pour une finale ont attiré la lumière et les louanges. On surveille les affaires du Racing de plus près. On en attend de plus en plus mais on lui pardonnera moins aussi car c’est la loi des plateaux télé et de leurs humeurs aussi instantanées que réversibles.

Le match contre Angers s’inscrit dans ce contexte. Il fait entrer le Racing dans une autre dimension, celle qui oblige à assumer le statut du moment tout en gardant bien en tête comment il a été acquis. Vu d’ici, assumer revient surtout à rester soi-même et se maintenir à distance des flatteurs. Ceux-là se détourneront au premier vent contraire. C‘est pourquoi Angers sera un test compliqué avec une équipe souvent brillante. Stéphane Bahoken y exprime avec réussite toutes les qualités qu’on lui connaissait au Racing.

Ce match n’est pas un rendez-vous plus ordinaire que ceux de janvier, bien au contraire. Angers ne lâchera pas un centimètre de terrain, porté par son importantissime victoire contre Dijon. Angers veut frapper un grand coup pour respirer encore mieux. Quel plus bel endroit, en ce moment, que la Meinau pour taper sur la table et se faire une grosse pub ? Au Racing de défendre sa maison. Comme il l’a toujours fait. Sans péter plus haut que son classement !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.