6 ans, 2 mois, 15 jours… - Racing Club de Strasbourg Alsace
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28/07/2016

6 ans, 2 mois, 15 jours…

Le 14 mai 2010, le Racing tombait à Châteauroux (1-2) et quittait à la fois la Ligue 2 et le monde professionnel. En descendant, il ignorait encore sur quelle galère il était en train de monter. Je ne referai pas ici toute l’histoire mouvementée d’un retour qui aura pris 6 ans, 2 mois et 15 jours, à peu près le temps qu’il faut pour conduire un enfant de sa naissance à ses premiers pas à l’école élémentaire. La comparaison est séduisante car c’est comme si le Racing avait lui aussi réappris à marcher et à se tenir droit. Il effectue sa grande rentrée ce vendredi dans un monde qui a changé lui aussi, où le reste de notre insouciance succombe petit à petit dans la folie des hommes.

Donnons-nous donc le simple droit de nous réjouir, de partager cette aventure avec un nouveau staff et une équipe où anciens et nouveaux ont donné quelques jolies promesses lors des matches amicaux. C’est mon sentiment alors que nos joueurs s’apprêtent à poser leurs affaires à Bourg-en-Bresse, le club qui nous avait subtilisé la montée d’un point au terme de la saison 2014/2015. Qu’ils nous offrent ce que nous espérons, de jolis moments de football au cœur d’une saison où nous ne serions pas obligés de trembler. Nous tremblons déjà assez comme ça.

Ces temps-ci, je regarde un peu le Racing comme un ami qui nous veut du bien. Il aborde son affaire avec mesure, humble et ambitieux à la fois. Il prendra ce que le destin lui offrira en cherchant à incurver le sens de celui-ci comme il le pourra. Les heures qui précèdent l’ouverture d’une saison sont celles où l’on écrit le plus grand nombre de bêtises. Alors, je me retiendrai du moindre pronostic malgré la confiance que m’inspirent ce groupe et son état d’esprit.

Nous retrouvons une maison qui est la nôtre. Nos voisins sont des clubs au passé prestigieux. C’est le mérite d’un club qui s’est remis en ordre de marche sur ses propres cendres ou presque. C’est aussi ce qu’ont mérité les incroyables supporters du Racing, un douzième homme qui n’avait pas sa place dans les sous-bois du football français. Bientôt, vous découvrirez une Meinau qui a fait sa mue, ouverte à tous, à la fois tonitruante et familiale. Il se dessine la possibilité de joies à venir et l’envie d’accompagner Thierry Laurey et sa troupe. Au fil des campagnes de ces dernières années, le Racing a peut-être réussi le plus dur : regagner le respect et l’amour des Alsaciens. Par les temps qui courent, ce sont des mots qui font du bien.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.