LES COUPS FRANCS DE BUBU – Relocalisation - Racing Club de Strasbourg Alsace
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31/05/2013

LES COUPS FRANCS DE BUBU – Relocalisation

Quelque épars suiveur de ma modeste chronique m’a morigéné en ces termes : « Mais qu’est-ce que vous glandez, monsieur Bubu, ce coup-franc, vous le tirez ou quoi ? ». Le ton était donné mais je suis rassuré, il y en au moins un qui suit. Me voilà donc, en retard de quelques jours, et en demeure de m’expliquer fissa. Il faut donc savoir qu’en principe, je produis mes élucubrations depuis la table du salon. J’ai vue sur le jardin et sur ma voisine, comprenez l’intérêt de la situation. Sauf que, cette semaine, il y a eu empotage. Madame et ses copines ont envahi l’endroit, dépoté, planté, rempoté. J’ai gueulé.  Question d’éthique. Dans mon esprit, tout coup-franc doit être tiré du même endroit. « Tu nous ennuies, m’a lancé une main verte, t’a qu’à relocaliser, on en a pour trois jours. Au moins ». J’ai cédé. Et opté pour la chambre du fiston. J’ai poussé la porte. Ils étaient quatre, deux garçons, deux filles. J’ai immédiatement ressenti la possibilité d’une émeute. « Tu peux écrire ton truc, mais tu restes devant la porte, tu rentres pas, c’est trop petit », a décrété la petite bande. J’ai craqué, je suis parti, j’ai réuni quelques amis, dont un avocat, un gendarme et un sous-préfet, dans un café pour faire le point. « Il y a un vrai risque d’explosion chez toi, m’a soutenu le sous-préfet. Il vaut mieux remettre à demain ».

J’ai songé à des lieux plus propices à la réflexion. Sans doute fallait-il que je m’éloigne de chez moi. Trouver un lieu plus grand, neutre. J’ai essayé la bibliothèque municipale. La responsable m’a expliqué qu’il fallait une carte de membre. Je me suis donc rendu au MacDo. Bon plan, il y a une connexion WiFi. J’arrive. Un type me barre l’accès : «  Désolé, monsieur, on a commencé la réfection du sol, on ne peut pas vous recevoir ». Là, j’imagine le pire, un report définitif de la chronique. Je re-réunis mes amis. « Il faut que tu trouves une solution chez toi mais pas dans le salon », a suggéré l’avocat.

Retour à la case départ. Je re-tente le salon quand même. Levée de boucliers : « En plus, quand t’écris, tu fumes. Tu dégages ». La chambre du fiston. Ils sont six maintenant, porte fermée à clé. La chambre à coucher ? Ça pue, on vient de vitrifier le parquet. Usé, j’ai fini par m’installer dans la salle de bains. C’est de là que je tapote sur mon clavier, assis sur la cuvette des WC. La classe. Je ne trouve pas mes mots. Sauf un. Gagner.

Je vous dis à mardi prochain.
Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal “L’Alsace” et Grand Reporter au journal “L’Equipe”. Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg.