LES COUPS-FRANCS DE BUBU – Jeu, net et match - Racing Club de Strasbourg Alsace
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05/02/2013

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LES COUPS-FRANCS DE BUBU – Jeu, net et match

On vit une époque formidable. Et terriblement éprouvante. Internet nous connecte au monde entier en temps réel. Par exemple, si vous voulez savoir où était Raymond Domenech hier soir, vous cliquez sur son compte Twitter. Vous saurez immédiatement quel match il a regardé à la télé ou quelle expo il a visité avec Estelle Denis. Globalement, je m’en fous un peu mais c’est juste pour dire. On cause de tout même, et surtout, quand il n’y a rien à dire. Internet, moi je n’y vais que pour les choses essentielles, celles qui concernent le Racing pour commencer. Alors, comme beaucoup d’entre vous, je me suis installé devant mon ordinateur samedi dernier à 15 h. L’instant est grave : c’est l’heure du coup d’envoi du match du Racing au Camp des Loges contre la réserve du Paris SG. Un petit café, un petit marc pour tenir le coup et c’est parti pour 90 minutes absolument insupportables, une heure et demie de direct, sans son et sans image, les yeux braqués sur l’écran de l’ordinateur.

Comme je ne « touitte » pas, je zappe. Je saute d’un site à l’autre, le nôtre, L’Alsace, les DNA, le Racingstub, Foot National. Il ne faut rien rater, il peut se passer quelque chose à tout moment. Les envoyés spéciaux sont au taquet. Le Racing, malgré les nombreux forfaits, attaque. C’est bon, on est dans le coup. 15 h 22, Perrin et Sichi ont eu deux belles occasions. Je me détends un peu, allonge les jambes sous le bureau. Une voix, en bas, dans la cuisine : « Chéri, tu veux une tranche de tarte aux pommes ? ». J’accepte, conciliant : « Et un autre petit marc, s’il te plaît ». Mi-temps, je fais quelques pas. Garder de l’énergie pour la deuxième période.

Le Racing est dans le coup, et comment ! Benedick déboule, Sichi surgit, Perrin en remet une. Putain, ça ne rentre pas. Je trépigne. « Qu’est-ce qu’il a papa ? », lance un de mes fils, en bas. « C’est rien, il est au match, faites vos devoirs », répond la mère, placide et perfide. Je deviens fou. Plus rien depuis un quart d’heure. « Nos excuses pour cette interruption due à un problème technique », se justifient platement les journalistes. Pendant ce temps, Gauclin en a sauvé une fameuse devant Rouag. « Bien joué gars », je confie à mon écran, le poing serré. « Il parle tout seul, maman ». « Il vieillit, vous savez », dit-elle, empathique. Les minutes passent, je n’en peux plus. 88: « Scud  de Perrin », écrit Stéphane Godin (« L’Alsace »). Raté de peu. Je tape sur le bureau, pile sur la tarte, j’ai des morceaux de pomme plein le tee-shirt, le marc dégouline sur le clavier. « Tu veux un peu de cannelle ? ». Bordel, tout s’éteint. « C’est le marc, c’est plus fort que l’eau mais ça bousille les ordis pareil », analyse mon fils. Il reste quelques minutes. J’appelle mon pote, Dany. « Ils ont fait combien ? ». « 0-0, c’est pas si mal quand même ».

– Une voix, en bas : « Bon, on va faire les courses avec les enfants. T’as besoin de quelque chose ? ».
– Courte réflexion. « Oui, un ordinateur ».
– « Pourquoi ? »
– « On rejoue vendredi à Jura-Sud ».

Je vous dis à mardi prochain.
Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal “L’Alsace” et Grand Reporter au journal “L’Equipe”. Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg.