Guy Feigenbrugel, le bleu au coeur - Racing Club de Strasbourg Alsace
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05/08/2013

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Guy Feigenbrugel, le bleu au coeur

Guy Feigenbrugel est le team-manager du RCSA mais il est bien plus que ça. Aux petits soins des uns et des autres, l’homme au caractère jovial mais bien trempé a participé au plus près aux dossiers de la relance du club, il y a deux ans.  Travailler au Racing a toujours été son rêve. « Aujourd’hui, je suis comblé », dit-il.

39 ans, avec des rondeurs qui le rendent tout de suite sympathique, c’est Guy Feigenbrugel, pas un cheveu sur le caillou et le Racing chevillé à l’âme. Comme toujours, l’enfance a tout décidé. « J’avais six ans, se souvient-il, quand mon père m’a emmené pour la première fois à la Meinau. C’était un dimanche, un Strasbourg-Auxerre je crois. Le stade était immense pour moi, c’était magique ». Le petit Guy est contaminé pour de bon. Et ça devient l’histoire classique, le rendez-vous de fin de semaine avec le Racing. Plus tard, collégien puis lycéen, c’est avec les potes, dans  les années 80/90 qui dessinent les allers-retours entre la L1 et la L2. « Au début, j’étais encore plutôt calme, j’encourageais l’équipe, voilà », glisse-t-il avec son œil malicieux. Car bientôt, Guy va basculer comme tout un continent autour de lui, au carrefour des années 90 quand s’effondrent les murs et les frontières de l’ancienne Europe.

C’est une longue histoire mais retenons qu’après avoir intégré le club des supporters dirigé par Jean-Marie Blum, notre Guy devient, à partir de la saison 1992/93, l’homme qui organise tous les déplacements. Un sacré boulot pour celui qui est devenu « un vrai fou du Racing, dévoré par la passion ». « C’était la période faste, on était partout et on pensait alors que le Racing était installé pour toujours dans le haut du tableau ». Pour les matches de Coupes d’Europe, Guy affrète des bus pour le Tyrol, Milan, Liverpool, Budapest. « Pour nous rendre à Glasgow, contre les Rangers, il y avait soixante supporters et on s’est payé 48 heures dans le bus. Tout mon argent y passait mais, comme on dit, quand on aime, on ne compte pas ».

« Je le jure, je n’ai pas jeté de pierres sur le bus des joueurs »

Guy vit au rythme des résultats de ses favoris : « J’étais heureux quand on gagnait, frustré quand on perdait. La seule chose que je ne supportais pas c’est quand j’avais l’impression que les joueurs n’avaient pas tout donné ». Guy en colère ? Son vieux complice, François Keller, s’amuse souvent à raconter qu’il a vu son futur  team-manager lancer des cailloux sur le bus des joueurs après une défaite en Coupe de France à Epinal. Aujourd’hui, il s’insurge : « Ce n’est pas vrai, je n’ai jamais lancé de pierres sur le bus des joueurs ». Il rigole : « Je tiens à cette mise au point ».

Alors que Zidane et d’autres Bleus s’apprêtent à poser le football français sur le toit du monde, une rencontre s’avère décisive, en avril 1998. Freddy Zix, le directeur du centre de formation, cherche un intendant. Il suggère le poste à Guy qu’il croise ça et là du côté de la billetterie. « Là, je réalise mon rêve, travailler au Racing ». Au fil des années, c’est lui qui saura consoler le petit gars qui a du vague à l’âme, c’est lui aussi qui reprendra sèchement de volée celui qui n’a pas fait son lit ou laisse traîner son caleçon. C’est l’heure où le Centre de formation du Racing gagne en organisation et en lettres de noblesse, le moment aussi où sa route croise celle de François Keller. Une amitié va naître.

« Je ne savais rien des contrats, il a fallu se plonger dans les règlements »

Une amitié précieuse quand, à l’aube de la saison 2011/2012, il faut reconstruire une société exsangue, une équipe rejetée dans la fosse du CFA2. François Keller appelle Guy auprès de lui. Celui-ci change de monde : « Il n’y avait plus d’équipe et François en a bâti une en 10 jours. On était sur le pont sept jours sur sept, de 7 h à 22 h. François cherchait les joueurs, moi je m’occupais des contrats. Je ne savais rien des règlements, je me suis plongé dedans. On y est arrivé et ça restera à jamais une super expérience ».

Depuis, Guy est devenu un maillon indispensable, « mais juste un maillon, aime-t-il à préciser, car chacun à son niveau doit donner le meilleur pour le club ». Guy apparaît aujourd’hui à bien des endroits, au chevet de l’équipe, de ses déplacements, soucieux de toutes les petites choses qui facilitent la vie des joueurs : « Nos efforts ont été récompensés par les deux montées de l’équipe. Ce qui me rend heureux désormais, c’est de voir à quel point le club s’est remis sur pied, comment les gens travaillent ensemble. Ici, on vit bien et moi, j’essaie de rester à ma place en anticipant les souhaits du staff. Si je peux apporter ma pierre à l’édifice, c’est déjà beaucoup. Mais ce que je sens surtout maintenant, c’est que les bases sont en place pour repartir vers le haut. Et ça, quand je me lève le matin, c’est du bonheur ».