01/12/2017
Champion de France avec le Racing, ancien joueur du PSG, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France juge « utopique » un succès alsacien. Pour Domenech, le maintien du RCSA dépend avant tout de « la vie du groupe ».
« Elle est con ta question. Pour moi, le Racing, c’est, sportivement, le plus grand moment de ma carrière de joueur. On a vécu un truc exceptionnel qui nous avait surpris nous-mêmes. Je me souviens de ce premier match qu’on gagne à Monaco, le champion de France en titre. Même après ça, on n’y pensait pas. Puis, il y a eu des trucs. Comme cette sortie de Michel Hidalgo disant qu’on n’y arriverait pas. Ca nous avait piqués. Ca s’est mis en place petit à petit. La Meinau était formidable, comme aujourd’hui. On devient champion au dernier match. A Lyon, dans ma ville, et devant St-Etienne. Pour moi, la totale. Le Racing reste à jamais dans mon cœur, un volet essentiel de ma vie de joueur ».
« Une saison en creux, c’est tout, sans âme, exactement le contraire de Strasbourg. J’y suis resté une année (1981/82) et j’ai résilié. J’ai laissé ma deuxième année sans rien demander et je suis allé à Bordeaux »
« Marc est le symbole de ce qui arrive plus souvent dans d’autres sports, l’accès aux responsabilités d’un acteur du sport, un peu comme Karim Fradin à Niort. C’est une bénédiction. Son sens de la gestion, de l’administration, de la politique font de lui un grand président, une chance pour le Racing. Il a cette culture de l’engagement régional qui est importante. Je peux difficilement dire que c’était prévisible quand il était joueur. Mais, à l’époque, il arrivait à concilier carrière de joueur et préparation à HEC. J’ai la petite fierté de l’avoir aidé, avec Max Hild, en m’adaptant à son emploi du temps. Ce qui était clair en tout cas, c’est qu’il avait quelque chose de plus ».
« Non, je suis catégorique. C’est une utopie »
« Parce que ça peut souder l’équipe quand même pour la suite. Développer la rage collective dont elle aura besoin dans sa lutte pour le maintien. Une victoire contre Caen aurait permis d’aborder le match avec plus de sérénité. Là, il sera peut-être important de ne pas trop en prendre car la différence de buts peut compter à la fin. C’est un point de vue. Je n’ai aucun conseil à donner à Thierry Laurey qui est un très bon entraîneur ».
« Ca, c’est un truc personnel, propre à chaque joueur. Moi, un Neymar, j’aurais juste pensé à me le farcir, lui montrer qui je suis, le mordre, lui mener la vie dure. Mais est-ce suffisant pour renverser une telle armada ? »
« Je me répète, c’est une question de rage collective. La vie du groupe est la clé. La première année en Ligue 1 est toujours la plus difficile, pour tous les clubs. C’est une galère souvent. Alors, il faut ramer ensemble. Avoir une seule idée en tête, dans les bons et les mauvais matches, celle qui consiste à arracher chaque point possible. Il faut une âme de tueurs, aborder chaque match en se disant que chaque moment est essentiel. Le Racing fait partie d’un groupe d’une dizaine d’équipes qui vont lutter pour le même objectif. Il a sûrement les qualités pour se maintenir. Mais ça marchera par une démarche collective, par un réflexe de survie permanent pour continuer à vivre ces moments ».