Anthony Gonçalves : « Je vis des années extraordinaires » - Racing Club de Strasbourg Alsace
Retour

10/04/2019

  1. Accueil
  2. /
  3. L’actualité du Racing
  4. /
  5. Interview
  6. /
  7. Anthony Gonçalves : «...

Anthony Gonçalves : « Je vis des années extraordinaires »

Buteur à trois reprises lors des deux derniers matches, Anthony Gonçalves illustre la dynamique positive de tout un groupe. Interview.

Tu réalises ta saison la plus probante sur le plan du nombre de buts marqués avec 5 réalisations en championnat. Est-ce une satisfaction ?

C’est un vrai kif ! Je prends énormément de plaisir. Cette réussite est peut-être la récompense des années passées où l’on me disait de plus penser à moi et de prendre ma chance et je ne le faisais pas. Ce n’est que du positif ! Pourvu que ça dure le plus longtemps possible.

A 33 ans, tu démontres que tu as toujours autant « les cannes »…

Dans le football, tout le monde s’attarde sur l’âge mais tant que j’aurai cette grinta, cette envie de me battre pour mon équipe, je continuerai de tout faire pour garder ma place.  Je cours toujours, j’arrive à m’exprimer sur le terrain et c’est le plus important. J’ai aussi envie de montrer l’exemple pour les jeunes.

…et une frappe de balle toujours aussi précise, peu importe ta position.

C’est vrai, j’ai un pied droit (rires). C’est mon pied fort et j’essaye de l’utiliser du mieux possible même si contre Saint-Etienne j’avais marqué du gauche. Contre Reims, sur mon deuxième but, j’ai le temps de réfléchir à ce que je veux faire durant la passe de Kenny (Lala). J’ai fermé le pied car j’espérais que le gardien anticipe l’enroulé au second poteau qui paraissait plus naturel. Sur le premier, même si on peut se dire qu’il n’y a qu’à la pousser au fond, il faut s’appliquer pour faire le geste juste. Contre Paris, je me dis juste : « vas-y frappe » et elle part super bien de l’extérieur du pied. Il faut de la réussite aussi. Quand je vois les attaquants à l’entraînement, je me demande toujours pourquoi ils ont utilisé ce geste-là et pas un autre. J’apprends tous les jours que ce soit d’un joueur expérimenté ou d’un petit jeune.

Tu as marqué 4 de tes 5 buts à la Meinau. Est-ce un hasard ?

Oui, je pense. D’ailleurs, j’avais également marqué à Nîmes avant qu’il ne soit refusé après visionnage de la vidéo. Après, c’est vrai qu’à la maison tu te sens bien. Quand tu es à la Meinau, c’est comme si tu t’imaginais devant une petite cheminée bien bouillante en chaussons et que tu te sens juste bien. Avec ce mur bleu et cet engouement, tu ressens une puissance extraordinaire !

Cette saison, tu démontres aussi une faculté à pouvoir t’adapter à différents postes.

Je pense que c’est important. Quand je rentre sur le terrain, c’est pour donner le maximum peu importe où je suis positionné. Le coach sait qu’il peut compter sur moi. Je suis un soldat du Racing (sourire). A partir du moment où le coach me met à un endroit, c’est qu’il est convaincu que je peux y être utile. Quoi qu’il arrive, je me donnerai à 100%. Et c’est à l’image du collectif. Sur les trois matches de la semaine dernière, on a prouvé que peu importe les joueurs sur le terrain et leurs postes, on tirait tous dans le même sens.

Lors de la finale de la Coupe de la Ligue BKT, comment as-tu vécu ce petit moment de flottement sur ta possible entrée en jeu après le choc reçu par Stefan Mitrović ?

Le coach avait appelé Dim’ (Lienard) pour qu’il fasse son entrée. Et dans le même temps, Mitro a un choc assez important dans un duel. Du coup, le coach me demande de me changer pour pallier son éventuelle sortie. Finalement, Mitro a pu tenir sa place et comme prévu Dim’ est entré en jeu. Forcément, il y a une petite déception qui est vite évacuée quand tu soulèves la Coupe derrière. En plus, l’histoire est magnifique pour Dim’ qui met cette Panenka. Ça fait quelques années que l’on se côtoie et c’est mérité pour lui.

Quand tu es arrivé en 2016 au Racing alors que le club était en Ligue 2, t’imaginais-tu trois ans plus tard avec un titre de champion de Ligue 2 et une Coupe de la Ligue ?

Lorsque j’ai prolongé mon contrat l’été dernier, j’avais dit que j’avais fait le meilleur choix de ma vie en venant ici. J’en suis encore persuadé à 100%. Depuis que je suis là, sportivement je vis des années extraordinaires. A la Meinau, tu joues devant 25 000 personnes, à l’extérieur tu as souvent l’impression d’être à domicile avec les supporters qui te suivent. J’ai gagné deux trophées. Le maintien obtenu l’an dernier contre Lyon est presque aussi un autre trophée. En dehors du foot, je me sens également très bien dans cette région que j’ai appris à connaître.

Comment expliques-tu cette étiquette de joueur « rugueux » alors que tu n’as reçu que deux cartons rouges dans toute ta carrière ?

J’ai un style de jeu qui fait que je ne recule pas dans les duels. Il en faut dans une équipe comme il faut des joueurs un peu plus « fins » techniquement. Je ne renie pas mon style de jeu, il est comme il est. Peu importe ce que disent les gens. Ma satisfaction, c’est de voir de la fierté dans le regard de ma famille. Ma récompense, c’est lorsque je regarde les yeux de mes enfants. 

D’où te vient cette « peur » de décevoir ta famille ?

J’ai toujours eu cette crainte depuis que je suis parti de chez mes parents à 15 ans. Ils ne m’ont jamais mis de pression mais lors de mes matches j’ai toujours peur de les décevoir quand ils sont dans les tribunes. Ce serait la plus grosse honte de ma vie. Pourtant, je sais qu’ils sont fiers. Cette crainte est finalement devenue un moteur. Ils ont toujours été là. Mes parents ont fait des sacrifices énormes pour moi et mes frères. Je joue pour eux.

On termine avec une petit « secret de vestiaire ». Avant les matches, dans le bus direction le stade, tu as l’habitude d’écouter une chanson et même de fredonner les paroles. Y-a-t-il une explication à ce rituel ?

C’est ma façon à moi d’évacuer. J’ai ma petite playlist de deux ou trois musiques d’avant match dont une chanson qui me fait penser à mes enfants. J’essaye d’avoir une forme de décompression avant de rentrer dans ma bulle.