Aline Meyer, la pionnière - Racing Club de Strasbourg Alsace
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13/02/2013

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Aline Meyer, la pionnière

Alors que la Meinau accueille la rencontre internationale féminine entre la France et l’Allemagne, l’occasion était belle de partir à la découverte de celles  qui ont été les pionnières du football féminin. Parmi elles, Aline Meyer, éducatrice poussines et pitchounettes au Racing. Aline, 59 ans cette année, est une ancienne joueuse de l’équipe de France. Elle évoluait au poste de « libéral » (en défense centrale). L’ancienne arrière nous raconte ici ses débuts dans les années 70 « avec les garçons » et donne son avis sur l’évolution du regard des gens concernant le football de ces dames.

De Freudenstadt à Guadalajara…

C’est en 1968 que tout commence. A l’occasion du tournoi masculin de Freudenstadt, en Allemagne, un match est organisé entre deux équipes féminines. Aline n’a que 14 ans. C’est son premier match. Il coïncide avec la naissance de la première équipe du Sporting Club de Notre-Dame de Strasbourg.  Pendant deux ans, jusqu’en mars 1970, lorsque la France va reconnaître le football féminin, la native de Strasbourg détient une licence garçons.

A l’époque, l’entraînement a lieu une fois par semaine. En hiver, il se déroule  pendant deux heures  sur le terrain de basket en extérieur. « Malgré le froid, on était heureuses de se retrouver » se souvient Aline.  

En 1971, la sélection alsacienne, dont Aline fait partie, affronte le Stade de Reims  à Eschau. A l’issue de ce match, elle est sélectionnée pour intégrer  l’équipe de France et disputer le Mondial, la même année au Mexique. Nous sommes il y a plus de quarante ans et on ne regarde pas une fille qui joue au foot comme une enfant qui prend son cours de danse. C’est pour cela que très peu de personnes sont mises au courant de cette formidable aventure.

Le football féminin est presque inexistant dans les médias. Malgré ce désintérêt, Aline conserve des souvenirs inoubliables, notamment le match face à l’Angleterre, à Guadalajara, pour la 5e place (victoire des Bleues, 3-2), dans un stade gigantesque.

« Le regard des hommes a changé »

Au fil des années, la carrière d’Aline Meyer va suivre les courbes d’une maman de deux enfants, avec des coupures, des haltes à Strasbourg et Reims où elle terminera même dans le but, à l’âge de 46 ans. Elle rend définitivement son tablier en 2005. Elle revient à Strasbourg en 2010. Deux ans plus tard, Erny Jacky lui demande de participer à la relance du football féminin au Racing et de s’occuper de la quinzaine de fillettes inscrites au club. « C’est un travail de longue haleine, raconte Aline. L’année prochaine, certaines filles changent de catégorie. Il faudra donc recruter  pour pouvoir créer une équipe. Je sais que je peux compter sur Christine Schnee (gardienne de but à la Musau et éducatrice des filles) qui repère les jeunes talents grâce à son métier d’institutrice. Mais nous aurions également besoin de deux nouvelles éducatrices ». Aline espère que d’autres anciennes footballeuses la rejoindront au Centre.

L’Alsacienne jette un regard plein d’espoir sur l’avenir du football féminin : « Maintenant on vient voir les filles pour le jeu, alors qu’avant les gens se moquaient. Le regard des hommes, surtout, a changé. Même si le football reste très macho, les gens ont plus de considération pour les femmes. La  perte d’aura des Bleus et les bonnes performances de l’Equipe de France féminine y sont pour beaucoup. Mais, ce sera gagné le jour où on en parlera sur TF1 ».

Aline Meyer aurait aimé être sur le terrain avec les Françaises. Mais une de ses poussins est aux anges : Naomi a, en effet,  été tirée au sort pour accompagner  l’équipe d’Allemagne lors de la présentation des équipes.

Aline, elle, se souvient avec nostalgie des sensations vécues au Mundial en 1971.